
Du château de Villequier, la vue s’étend sur la plus large boucle de la Seine, là où la rivière est la plus belle, dans la lumière particulière de l’estuaire. Niché sur la rive, au cœur du parc naturel régional de Brotonne, le village présente une curieuse typographie, puisque sa partie haute se trouve à 110 m au-dessus du niveau de la mer tandis que la partie basse n’est qu’à 6 m d’altitude – les deux étant reliées par une longue route boisée, qui n’a guère plus de 4 m de large et dont la pente avoisine les 16% . Des maisons à colombages, en brique, pierre et silex, construites du XVIe au XIXe siècle, s’y succèdent, séparées au bord de l’eau par des jardins.

Mais si l’on vient à Villequier, c’est pour le musée Victor Hugo. Faut-il rappeler le drame qui toucha l’auteur des misérables quand sa fille, Léopoldine, se noya dans la Seine en ce jour funeste du 4 septembre 1843 ? Le poète, terrassé par la douleur, vint se recueillir de nombreuses fois sur la tombe de la jeune femme, dans le petit cimetière du village. Et immortalisa son chagrin par ses vers :
« Quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe / Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur / Ô ma fille, j’aspire à l’ombre où tu reposes »
source : charme et secrets des villages de France / sélection de reader's digest